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Visible Evidence Conference in Australia

Le programme officiel de la 30e édition de Visible Evidence, la principale conférence scientifique internationale sur le cinéma documentaire, a été publié. J’ai l’honneur d’annoncer que je présenterai cette année une communication contribuant au discours sur l’esthétique du cinéma documentaire.

Cette édition marquante de Visible Evidence est organisée par l’École des médias, du cinéma et du journalisme de l’Université Monash (Melbourne, Australie) en coopération avec le Musée national australien de la culture de l’écran ACMI, du 17 au 20 décembre 2024. La conférence, réputée pour son approche transdisciplinaire, attire des participants du monde entier, notamment des universitaires et des chercheurs d’institutions de premier plan telles que l’Université de Cambridge, l’Université de Harvard, l’Université de São Paulo, l’Université de York, l’Université d’Édimbourg, l’Université de Sydney, l’UCLA, l’Université d’Amsterdam, l’Université d’études étrangères de Tokyo et bien d’autres encore. Ce rassemblement explorera un large éventail de sujets, notamment l’impact des nouvelles technologies, les considérations éthiques, les techniques innovantes et les implications sociétales plus larges de la réalisation de films documentaires.

Le thème de la conférence de cette année, « Décentrer le documentaire : Nouvelles visions et perspectives », vise à interroger les cadres traditionnels de la production et de la critique documentaires, en remettant en question les centres de pouvoir, de vision et de perspective existants. Cette communication s’inscrit dans l’un des principaux objectifs de la conférence : décoloniser les études documentaires en amplifiant la diversité des voix et des perspectives. En particulier, mon étude est fondée sur une analyse des films documentaires arméniens et luxembourgeois – des entités cinématographiques qui restent sous-représentées dans la littérature académique sur le cinéma documentaire.

  • Ma contribution à la conférence

Je représenterai l’Université du Luxembourg en présentant une communication intitulée « Redéfinir les normes esthétiques traditionnelles dans le cinéma documentaire par l’expérimentation et l’innovation dans la structure narrative et les techniques de narration ».

Cette communication vise à engager un dialogue sur la nécessité de réévaluer les principes conventionnels utilisés dans l’évaluation de l’esthétique documentaire, en particulier lorsqu’il s’agit du nouveau mode possible de réalisation de films documentaires – le documentaire interactif. Ce dernier remet en question les principes traditionnels des six modes de documentaire établis par Bill Nichols. L’expérience que j’ai menée pour cet article est motivée par les progrès rapides des technologies audiovisuelles et de l’intelligence artificielle, qui offrent de nouvelles possibilités d’engagement du spectateur et de structures narratives dynamiques.

Dans le cadre de cet article, je souhaite en particulier trouver des réponses aux questions suivantes :
Le film peut-il être considéré comme un documentaire si des technologies de trucage sont utilisées ?
Un documentaire peut-il s’adapter en temps réel à l’état émotionnel du spectateur ?
Que se passerait-il si un documentaire pouvait changer en fonction de la contribution collective du public dans différents lieux géographiques ?
Est-il possible qu’un documentaire évolue en permanence, même après sa diffusion, sous l’influence d’événements réels en cours ?
Comment l’interactivité peut-elle aller au-delà de l’engagement individuel et devenir une forme d’intervention sociale ou d’activisme ?
Un documentaire peut-il être co-créé par ses sujets et ses spectateurs, brouillant ainsi les frontières entre le cinéaste, le sujet et le public ?

Ma participation à cette conférence est l’occasion d’échanger avec des universitaires, de favoriser les collaborations académiques et de contribuer au discours actuel sur l’évolution des études sur le cinéma documentaire.

  • Remerciements

J’exprime ma sincère gratitude à l’École doctorale en sciences humaines et sociales (DSHSS) de l’Université du Luxembourg pour le soutien financier qui m’a permis de participer à cette conférence. Ce soutien financier a été essentiel pour ma participation et la présentation de mes recherches à cet événement international de premier plan. L’Université du Luxembourg, qui accueille 1 000 doctorants et 7 000 étudiants, se consacre à l’avancement d’un large éventail de recherches universitaires, notamment au sein de l’Institut d’études romanes, des médias et des arts, de l’École doctorale en sciences humaines et sociales et de la Faculté des sciences humaines, de l’éducation et des sciences sociales.

Je suis également très reconnaissante à mon directeur de thèse à l’Université du Luxembourg, le Dr Gian Maria Tore, dont les conseils critiques ont été essentiels pour affiner et renforcer mon travail.

Siranush Galstyan, qui m’a supervisée pendant mon premier programme de doctorat à l’Institut national du théâtre et du cinéma d’Erevan (2013-2016). Son mentorat au cours des premières étapes de mes études doctorales a été d’une valeur inestimable.

  • À propos de Visible Evidence

Fondé il y a 30 ans par l’éminent chercheur américain Michael Renov (Université de Californie du Sud) aux côtés de Jane Gaines, Bill Nichols et Brian Winsto, Visible Evidence est devenu une pierre angulaire des études mondiales sur le cinéma documentaire. Grâce à ses conférences annuelles et à ses publications, Visible Evidence continue d’être la pierre angulaire des études sur le cinéma documentaire dans le monde. Grâce à ses conférences annuelles et à ses publications, Visible Evidence continue à promouvoir une approche transdisciplinaire, en comblant les lacunes entre les cadres théoriques et les aspects pratiques de la réalisation de films documentaires. Visible Evidence a débuté sous la forme d’une conférence à l’université de Duke en 1993. Les éditions suivantes ont eu lieu sur cinq continents, plus récemment à New York City, USA (2011), Canberra, Australie (2012), Stockholm, Suède (2013), New Delhi, Inde (2014), Toronto, Canada (2015), Bozeman, USA (2016), Buenos Aires, Argentine (2017), Bloomington, Indiana, USA (2018), Gdansk, Pologne (2022), Université d’Udine, Italie (2023).

J’ai le privilège de contribuer aux discussions de cette année et de participer à un événement qui promet d’éclairer de nouvelles voies dans l’étude de l’esthétique documentaire.

Seg Kirakossian
Chercheur doctorant à l’Université du Luxembourg